Cathédrale Sainte-Etchmiadzin
Etchmiadzin, "le Vatican arménien" est le centre de l'église apostolique arménienne ainsi que le siège du catholicos arménien.
L’Arménie est un pays de forte aura spirituelle, qui a toujours été l’axe de la force de l'État, le symbole de justice et de prospérité. L'un des lieux sacrés les plus importants pour les Arméniens est l'ancienne ville d'Etchmiadzin, vieille de près de deux mille ans, située dans la pittoresque vallée d'Ararat, à environ 20 km à l'ouest d'Erevan. La ville historique provient de l'ancien village de Vardkesavan, construit au IIème siècle av. J.-C. Plus tard, au début du IIème siècle de notre ère, le roi de la Grande Arménie, Vagharchak I (117-140), a construit à sa place une capitale et l’a nommée Vagharchapat.
L'Arménie a été le premier pays au monde ayant adopté le christianisme comme religion d'État en 301. Dès lors, la ville d’Etchmiadzin est devenue le cœur culturel et spirituel du pays. Selon une légende ancienne, saint Grégoire l'Illuminateur, le premier chrétien de tous les Arméniens, a eu une vision prophétique à cet endroit. Il vit Jésus-Christ descendre du ciel et pointer son marteau d'or vers l'endroit où l'église devrait être construite. Ainsi, en 301 le roi Tiridate III a construit sur cette place l'église-mère de Saint-Etchmiadzin, qui se traduit en arménien par "le fils unique est descendu". C'est l'une des plus anciennes églises du monde.
Plus tard, en 1945, la ville a également été nommée Etchmiadzin. Au cours des siècles de nouvelles églises ont été construites aux mêmes emplacements: l'église Sainte-Hripsimé (618), l'église Sainte-Gayané (630) et l'église Sainte-Choghakat (1634). Selon une légende, l'empereur romain Dioclétien voulait épouser la vierge chrétienne Hripsimé. Cette dernière a néanmoins refusé et pour éviter sa persécution elle s’enfuit en Arménie avec d'autres vierges et l'abbesse Gayané. L'empereur romain a continué dans le même esprit en envoyant une lettre au roi Tiridate III et en lui demandant de trouver les vierges, de les martyriser et de renvoyer Hripsimé. Il n’est pas surprenant que le roi arménien ait également été séduit par sa beauté. Il a voulu lui-même prendre pour femme Hripsimé mais cette dernière s’y opposa. En colère, Tiridate a ordonné de martyriser les autres jeunes filles.
D’après les rumeurs, Tiridate III tomba aussi amoureux de Gayané. Mais celui-ci tombant gravement malade, il abandonna aussitôt l’idée de la conquérir. La sœur du roi, Khosrovadukht, a fait plusieurs fois le même rêve, expliquant que le roi ne pouvait être guéri que par Grégoire qui était emprisonné dans le cachot. Les soldats ont été envoyés à Artachat pour voir si Grégoire était encore vivant, bien qu'il ait été absolument incroyable qu'il reste en vie après avoir été emprisonné pendant treize ans. À leur grande surprise, Grégoire était encore vivant. Il a été emmené dans la capitale de Vagharchapat, où il a accordé l'absolution au roi Tiridate. Une fois guéri par Grégoire l’Illuminateur, Tiridate se convertit au christianisme. Ainsi, le roi décida la construction de l’église d’Etchmiadzin et donna la permission à son peuple de se convertir eux aussi au christianisme. La légende raconte que les églises Sainte-Hripsimé, Sainte-Gayané et Sainte-Choghakat ont été construites aux lieux et places où elles ont été martyrisées. Suite à cela, Hripsimé et Gayané furent canonisées.
De nos jours, Etchmiadzin est le centre de l'Eglise Apostolique Arménienne et la résidence du Catholicos arménien. En 1992, la ville reçut officiellement l'ancien nom de Vagharchapat, mais la plupart des gens emploie toujours le nom précédent. En 2000, la cathédrale de Saint-Etchmiadzin a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Les dimanches et les jours de fêtes religieuses, de nombreuses personnes visitent la cathédrale d'Etchmiadzin, où elles reçoivent à la fin de la messe le pain du Seigneur "Nchkharh" lors de la communion. Tous les sept ans, l'huile d'onction, à base d'huile d'olive et de 40 types de fleurs, est bouillie et consacrée à Etchmiadzin. La préparation du Myron utilisé lors des baptêmes et des ordinations reste l’une des cérémonies les plus importantes de l’église arménienne.