Yererouk
Yererouk est une ancienne église dans la région nord de Shirak en Arménie, près de la ville d’Anipemza. C’est une basilique a trois nefs des Vème-VIème siècles, dont le style reflète une influence du style syrien. Elle a été construite sur un plateau, près de la rivière Akhourian. Au XVIIème siècle, elle a été gravement endommagée par un tremblement de terre et partiellement restaurée dans la première moitié du XXème siècle, sauf le toit qui manque. Depuis 1995, cette puissante ruine s’élève comme une remarquable basilique arménienne de l’époque pré arabe et elle est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Près de l’église, dans une tombe des VIIIème-VIIème siècles avant Jésus-Christ, une ceinture de bronze urartienne a été découverte dont la représentation ressemble à une sépulture mythique et assyrienne.
La basilique est considérée comme l’un des plus anciens exemples d’architecture arménienne au début de l’ère chrétienne (IVème-VIème siècles). La construction a commencé au IVème siècle, s’est poursuivie au Vème siècle et s’est finalement achevée au VIème siècle. C’est pourquoi, elle n’est mentionnée dans aucune source : l’information est donc hypothétique. La plupart des études récentes ont comparé les caractéristiques architecturales avec les études stratigraphiques (études de la décoration des sculptures et de l’épigraphie) et ont montré qu’on peut trouver des églises semblables en Syrie.
Dans la langue arménienne le mot "yererouk" signifie "tremblant". Le nom vient de la tradition populaire avec sa solution architecturale unique en son genre qui semble trembler sur ses 6 piliers pour ceux qui regardent de loin. Yererouk est l’un des exemples nets et peut-être anciens du style basilical des églises arméniennes, construit sur des piliers. L’église était entourée de murs épais. Les bâtiments environnants, les pièces souterraines et le réservoir d’eau montrent exactement que l’église était le centre d’une communauté développée. Le bâtiment à trois nefs avec les parois latérales épaisses est l’une des plus grandes églises arméniennes de l’époque. Avec des arcs sur les côtés nord, ouest et sud, deux petites chapelles près de l’abside et deux niches absidiales au bout des arcs latéraux, la basilique pourrait être recouverte à l’origine de planchers de bois. La chapelle au nord-est se compose majoritairement de deux voutes superposées l’une sur l’autre et inclinées vers la partie supérieure (près de la nef supérieure).
La basilique de Yererouk ressemble aux basiliques syriennes par leur style architectural (hautes tours carrées saillantes sur la façade ouest) et des décorations sculptées (chaine décorative aux fenêtres). A l’extrémité de la façade sud se trouve une inscription grecque semblable à celle de l’église syrienne de Qalʿat Simʿan du Vème siècle. Le long les côtés sud et nord, il y a un portail-tympan sculpté de dents ayant l’air d’un arc. La façade ouest est marquée par deux fenêtres rappelant la façade principale avec des éléments décoratifs différents et, dans la partie supérieure de la façade, une fenêtre à trois arcs éclairant la nef.
Les décorations sculptées mettent en valeur les motifs emblématiques et apotropaïques des croix de Malte (avec quatre ailes identiques) gravés dans un médaillon orné parfois d’animaux et d’arbres. Le médaillon central en croix est ajusté souvent par deux médaillons latéraux présentés comme des rosettes ou des marguerites. La basilique devait être décorée d’un ornement peint qu’on peut voir aujourd’hui sur la fenêtre de l’abside et sur le portail est de l’architrave de la façade sud. Grace à son architecture intéressante et son emplacement magnifique, Yererouk est une destination touristique populaire en Arménie.